Aujourd'hui, levée encore une fois à 5heures du matin (vous noterez ma SUR-motivation). Carlos est passé à la maison hier soir, pour savoir si nous avions besoin de fruits & légumes pour la maison, car il allait au marché le lendemain, faire les achats communautaires (deux fois par mois, les habitants du quartier se cotisent pour acheter en gros). Je lui ai donc dis que j'irai avec lui. Cependant, le marché n'ouvre que de deux heure du matin à huit heure. Ce sont en effet des grossistes, à qui il faut acheter on va dire au moins 18 kilos d'oranges.
Nous voilà donc partis, à cinq heures, en direction du mercado central de Avellaneda, qui est immense. Brouhaha, multicolore, terre humide, visages boliviens: voilà ce que je retiendrais en priorité du marché.
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Carlos qui veut que je mange de la vitamine C |




Le marché est assez organisé, et les prix varient beaucoup en fonction des jours de la semaine. En début de semaine, par exemple, une caisse de tomate vaudra 250 pesos. En fin de semaine, elle n'en vaut plus que 100. De même, le prix des oranges varient en fonction du cours de l'orange, comme dans tous les pays. 1 caisse d'orange (18 kilos) valait aujourd'hui 35 pesos, c'est à dire 5 euros. En temps de crise (2001/2002), elle valait plus de 100 pesos. Carlos m'a raconté que lors de la crise de 2001, il a été obligé de trouver un autre travail pour payer ses factures. La journée, il est mécanicien, et la nuit, il était chauffeur de taxi. L'Argentine semble avoir profondément souffert de cette crise, car la plupart des adultes que j'ai rencontré m'en ont parlé. Tout le monde a été touché, et les classe moyennes ont souffert d'un chômage croissant qui, heureusement, commence à baisser aujourd'hui. Beaucoup de familles se sont retrouvées dans le besoin, en ayant perdu leur emploi et sans possibilité de trouver un autre travail (et bien sur, je vous laisse imaginer les allocations chômage ici...) Du coup, beaucoup d'associations communautaires se sont mises en place durant ces années là. Le voisinage a commencé à faire du troc, des échanges de service, et à acheter en gros puis diviser au lieu d'acheter au supermarché, qui aujourd'hui, vend plus de deux fois plus cher les fruits et les légumes par exemple.
Le 24 Once fait partie de ces associations communautaires. Carlos va acheter pour tout le monde, puis les gens du quartier viennent acheter des "pack" préparés par les volontaires
Dans ce pack de première nécessité:
1 kilos de pâtes, 1 kilos de riz, de la sauce tomate, 1 litre d'huile de tournesol et 1 kilos de sucre
200 packs préparés par mes petites mains aujourd'hui.
Je ne connais pas le nom de ce fruit bizarre.